SUITSUIT INSPIRED BY | Maud et Pauline dans leur aventure ostréicole à Ibiza
Se lancer dans la réalisation de son rêve peut être éprouvant pour les nerfs. Maud et Pauline de Ostras y Burbujas en savent quelque chose. Elles ont quitté les Pays-Bas et vendent des huîtres à Ibiza depuis un an. Bien que leur histoire ait commencé dans une chambre d'hôtes, ils ont changé d'avis et se sont lancés dans la vente d'huîtres. Aujourd'hui, elles se déplacent au volant de leur Renault R4, baptisée Tess, pour offrir à tous les habitants d'Ibiza de délicieuses huîtres et des bulles. Nous nous sommes entretenus avec les deux femmes, dont l'histoire inspirante est décrite ci-dessous.
"Devrais-je suivre mon cœur ou opter pour la stabilité ?
Commençons par le commencement. Comment avez-vous atterri à Ibiza ?
Maud : Pauline et moi étions collègues avant d'aller à Ibiza. A cause de Corona, mon contrat n'a pas été renouvelé. Je lisais des offres d'emploi et je suis tombée sur une offre pour gérer un bed & breakfast (B&B) à Ibiza. Par hasard, nous nous sommes envoyé la même offre et nous nous sommes demandé si nous voulions postuler. En fait, j'étais déjà certaine que j'allais postuler, car je n'étais plus liée à un contrat à ce moment-là.
Pauline : Pour moi, c'était différent, j'étais en CDI dans l'entreprise où nous nous sommes rencontrées. J'ai hésité un moment : devais-je suivre mon cœur ou opter pour la stabilité ? Finalement, j'ai choisi de postuler. Même si j'aimais mon travail aux Pays-Bas, j'ai remarqué que je ne voulais plus travailler derrière un bureau. Après quelques appels par skype avec les propriétaires du B&B, nous avons toutes les deux été choisies pour occuper le poste. La veille du jour où j'ai voulu mettre fin à mon contrat, les nerfs m'ont parcouru pendant un certain temps. Mais le sentiment de "qui n'ose pas, ne gagne pas" l'a emporté. Finalement, je l'ai fait quand même et je dois beaucoup à mes parents. Ils m'ont donné la dernière dose de confiance nécessaire pour franchir le pas. Le lendemain, j'ai quitté mon emploi et Maud et moi avons travaillé au B&B pendant trois mois.
Comment s'est passée la transition entre le B&B et votre propre entreprise ostréicole ?
Pauline : Nous n'avons pas démarré notre activité immédiatement après le B&B, mais l'idée est née cette saison-là. Après le B&B, nous sommes retournés aux Pays-Bas, où nous avons travaillé pendant un certain temps, mais où nous avons surtout travaillé sur l'idée de notre entreprise. Quelques mois plus tard, nous sommes retournés à Ibiza. Le cercle d'amis que nous nous sommes constitué nous a permis de travailler, d'élargir nos contacts et de travailler sur notre idée. Au cours de notre première saison, nous avons eu un énorme appétit d'huîtres, mais nous n'avions pas envie d'aller dans un club de plage haut de gamme. Finalement, nous avons trouvé un restaurant et y avons commandé des huîtres. Malheureusement, elles n'étaient pas à notre goût. Après cette déception, nous sommes allés nous promener et, assis sur un banc public, nous avons eu l'idée d'ouvrir un bar à huîtres.
Maud : Nous avons même commencé à chercher des biens immobiliers. Du coup, nous nous sommes retrouvés bloqués tout de suite, choqués par les prix élevés. Mais cela ne nous a pas arrêtés. Nous avons pris l'avion pour retourner aux Pays-Bas afin de constituer un capital et un réseau. Partout où nous sommes allés, nous avons raconté notre histoire et tous nos interlocuteurs étaient extrêmement intéressés. Nous avons remarqué que notre personnalité jouait un rôle dans cet intérêt. Nous avons également parlé à des investisseurs, mais en fin de compte, la décision n'a semblé convenir à aucune des deux parties. Finalement, nous nous sommes demandé si nous ne pouvions pas nous faciliter la tâche. C'est ainsi que le mot "food truck" est apparu. Et c'est ainsi que les choses ont commencé à bouger. Nous voulions une voiture, nous en avons rapidement trouvé une et nous l'avons appelée Tess. Depuis le coffre, nous vendons des huîtres et des bulles et nous sommes présents dans les endroits les plus branchés.
Comment veillez-vous à préserver votre authenticité ?
Maud : Notre authenticité, c'est notre propre enthousiasme. C'est ce qu'on nous dit souvent. Bien sûr, les gens nous réservent pour les délicieuses huîtres, mais aussi pour notre personnalité. Nous restons ce que nous sommes et c'est quelque chose de très important pour nous.
Pauline : Nous nous sommes lancés dans cette activité parce que c'est vraiment une passion pour nous. Cela nous manquait sur l'île. Pas de clubs de plage achalandés ou d'autres choses fantaisistes, juste la vente de belles et savoureuses huîtres. Nous revenons à l'essentiel. C'est ce qui nous rend uniques.
"Notre authenticité est notre propre enthousiasme.
Qui vous a inspiré pour poursuivre ce rêve ?
Maud : Cela va faire très cliché, mais j'ai d'abord pensé à Pauline. Le fait qu'elle ait renoncé à son CDI pour aller à Ibiza, je trouve ça tellement courageux.
Pauline : J'ai aussi tout de suite pensé à Maud. On s'est envoyé la même offre d'emploi, ce n'est pas rien. Nous nous sommes lancées toutes les deux dans cette aventure et nous nous sommes beaucoup inspirées l'une de l'autre. Nous sommes toujours honnêtes l'une envers l'autre et nous avons des conversations tous les jours. Le fait d'être aussi ouverts et de se donner autant de liberté nous rapproche et nous donne encore plus envie de continuer.
Vous avez fini par rester à Ibiza, pourquoi n'avez-vous pas choisi un autre pays ?
Pauline : Il y a tout à Ibiza. Vous pouvez aller en boîte avec vos plus beaux talons et vos tenues les plus chères. On peut aller dans les restaurants luxueux et en profiter au maximum, rien n'est trop fou. Mais d'un autre côté, Ibiza, c'est aussi la simplicité et le zen. Elle possède les plus beaux endroits uniques. Cette diversité est très agréable pour une entreprise, mais elle en fait aussi une destination de vacances attrayante.
Maud : Avant que nous ne lancions notre entreprise, Ibiza comptait deux ostréiculteurs. Nous avons pensé que nous pourrions apporter une bouffée d'air frais, et c'est ce que nous avons fait. Nous avons aussi constaté que même si nous voulons la rendre accessible, l'huître reste un produit de luxe. L'île s'y prête. Les gens qui viennent ici veulent souvent vivre un peu plus luxueusement et veulent que les huîtres viennent à eux. C'est ce que nous pouvons leur offrir en conduisant notre voiture Tess jusqu'à eux.
Vous avez déjà vu de nombreux sites touristiques de l'île. Quels sont les endroits à ne pas manquer lorsque vous vous rendez à Ibiza ?
Maud : Il y a tellement d'endroits magnifiques à Ibiza. Si vous voulez voir les plus belles plages, c'est sur la côte ouest qu'il faut aller. Par exemple, Cala Gracioneta. Vous y trouverez une petite baie et un restaurant, tous deux superbes et authentiques. J'aime aussi Beachouse, qui est proche de la ville d'Ibiza et qui diffuse toujours de la bonne musique.
Pauline : La première chose à laquelle je pense est Fish Shack, qui se trouve au bout de la côte de Talamanca, entre les rochers. Vous avez le choix entre trois sortes de poissons. Ici, vous mangez du poisson frais et délicieux tout en regardant la ville entre les rochers.
Maud : Et lorsque nous nous éloignons un peu d'Ibiza, Pauline et moi allons toujours à Cala Comte. C'est là que le soleil se couche magnifiquement sur la mer. Il y a un bar qui fonctionne avec les rayons de l'énergie solaire, donc dès qu'il s'en va, le bar s'arrête aussi. Lorsque nous y retournons après un certain temps, nous avons l'impression d'être de retour à la maison.
Alors, est-ce votre destination de voyage préférée ?
Pauline : Pour nous, Ibiza est une île magnifique. Luxueuse et authentique. C'est notre maison, mais elle est aussi liée à notre travail. Partout où nous allons et conduisons, les gens nous voient comme des "oyster girls". Il nous arrive aussi d'avoir envie de prendre un billet pour aller ailleurs. Non pas parce que nous voulons partir d'ici, mais pour prendre nous-mêmes des vacances et ne pas être accaparées par le travail.
Maud : Cette année, nous avons décidé d'aller à Bali, mais c'est encore en suspens. Nous devons encore travailler dur pour la prochaine saison, que nous attendons avec impatience.
Quel est votre livre préféré ?
Pauline : Je n'ai pas forcément de livre préféré, mais j'adore les livres de cuisine. Je recommande vivement le livre néerlandais Mijn Ibiza de Sergio Herman. Je peux vraiment le lire pendant des heures. Toutes les recettes qu'il contient et l'aspect des pages sont vraiment agréables.
Avez-vous une chanson qui vous tient à cœur ?
Maud : Je pense immédiatement à Texas Sun de Khruangbin et Leon Bridges. Quand j'écoute cette chanson, je pense au moment où nous venons de quitter la plage et où nous sommes entrés dans Tess pieds nus. Fenêtres ouvertes, coucher de soleil dans le dos. C'est un moment vraiment heureux, et c'est ce que cette chanson me rappelle.
Avez-vous d'autres moments qui vous font vous sentir à nouveau zen ?
Maud : Cela dépend de la saison. Lorsque nous sommes de retour aux Pays-Bas en hiver, j'aime faire couler le bain. Je le remplis trois fois et j'y passe huit heures. Si j'ai l'occasion de partir en vacances au ski, j'aime monter sur un snowboard et me vider la tête de manière active. Mais à Ibiza, j'aime monter dans ma Tess, me rendre à la plage, étaler un tapis avec quelques friandises et m'allonger.
"C'est précisément parce que rien n'est certain que nous voyons que tout est possible.
Qu'aimeriez-vous transmettre aux femmes qui sont sur le point de changer de vie, mais qui ont encore des doutes ?
Pauline : Je dis toujours à tout le monde : faites-le. Faites-le, faites-le, faites-le. C'est là que ça commence. Il n'y a jamais de garantie. Nous ne l'avons pas eue et eux non plus. Et c'est précisément parce que rien n'est certain que nous voyons que tout est possible. Si vous regardez le monde qui vous entoure, il se passe tellement de choses sur lesquelles vous n'avez aucun contrôle. Je pense que la vie est trop courte pour douter ou ne pas suivre son cœur. Nous avons également connu des moments de frustration et de tristesse à cause des luttes et des choses qui ne semblaient pas fonctionner. Nos vies semblent parfois n'être que des roses, mais ce n'est pas du tout le cas. En fin de compte, nous voulions suivre notre cœur et ne pas avoir de regrets.
Maud : Quand on a soixante ans, on n'a pas envie de se dire "si seulement on l'avait fait". Bien sûr, il n'est jamais trop tard pour suivre son cœur, mais pour beaucoup, c'est une excuse pour ne pas le faire. Dès que vous le faites, plusieurs portes s'ouvrent à vous. Si ça ne marche pas, il y a toujours une solution. D'ailleurs, ma devise, volée à un oncle très sage, est la suivante : "Ceux qui n'osent pas prendre de risques ne boivent jamais de champagne".
Et pour finir, nous sommes curieux : quel est votre produit préféré ? SUITSUIT préféré ?
Pauline : Pour moi, c'est la valise à main vert menthe. Je trouve que c'est une belle couleur qui se démarque. Maud, vous choisirez le beige ?
Maud : C'est ce que je pensais au début, jusqu'à ce que je voie la valise Seventies Classic vert foncé. Je trouve vraiment que c'est une valise très belle et très chic. C'est donc elle que j'ai préférée.